Bureaux et salles de réunions
Comme dans plusieurs villes en Suisse, à Neuchâtel aussi, le quartier qui se développe aux alentours de la gare CFF se présente comme très «urbain». L’espace public à l’Ouest, au Sud et à l’Est de la gare est aménagé selon un langage minimal, moderne et international et se détache du tissu historique du bourg sous-gare.
Le bâtiment de l’ECAP fait partie de ces immeubles de dimensions importantes qui font vis à vis avec la gare et avec la tour de l’OFS et qui s’articulent avec des formes simples et linéaires. Des bandeaux horizontaux de vitrage et crépis permettent d’en reconnaitre clairement le passage d’un étage à l’autre et donnent un aspect ordonné et rationnel au bâtiment.
En contrepartie, le prolongement au Sud de cet immeuble se trouve déjà sur un point de transition. La morphologie et la topographie du quartier changent sensiblement dans l’espace de quelque mètres. Une articulation intéressante de terrasses en pierre et végétation créent une liaison avec le reste de la ville, plus au sud, et donnent forme à des socles sur lesquels posent les différents bâtiments jusqu’à la partie horizontale de la ville.
La structure agricole des terrasses est l’utile à travers lequel la ville de Neuchâtel a pris possession des actuels hauts de la ville. Comme on peut voir sur l’image historique ci-dessous, à la fin du XVI siècle le développement urbain été concentré en prévalence le long du lac et sur la colline du Château. L’espace qu’on voit plus au Nord, entre le bourg et la forêt, avait aussi déjà été anthropisé mais sous forme de terrasses pour la culture agricole.
Seront ces terrasses les éléments qui donneront, dans le temps, la structure spatiale de la ville comme on la connait aujourd’hui. Une première action humaine avait transformé la topographie douce des collines en une alternance de surfaces horizontales plus faciles à gérer par l’agriculteur, une deuxième action utilise ce terrassement pour permettre à de nouveau quartiers construits de prendre place.
Dans le cadre de ce projet, un respect littéral des gabarits réglementaires permet d’être contextuels. La topographie change et le bâtiment suit. Les angles imposés nous amènent à créer deux étages dont les plans décroissent au fil de la hauteur et qui se déforment selon les gabarits projetés depuis le chemin de la Recorbe et depuis la terrasse de l’hotel Alpes et Lac. Les terrasses qui se créent et que nous choisissons de végétaliser donnent l’opportunité de répondre avec une solution architecturale aux «formes» de Neuchâtel et, notamment, de ce quartier.